PSA : Back in the race and… Playing to win

Selon les Echos, PSA a annoncé ce mercredi la nomination de la britannique Linda Jackson en tant que directrice générale de Citroën et de Yves Bonnefont comme directeur général de la marque DS. 

 Alors que l’article insiste sur le l’arrivée d’une femme à la tête de Citroën, ce que je retiens est la création d’une marque DS avec une organisation différente des autres marques. Cela va dans le bon sens et est complètement en phase avec mon post du 7 novembre 2013 : PSA et le haut de Gamme « Playing to win »…Trois choses que devrait faire PSA. Dans ce post très succinct, j’y énumérais en 3 points ce que devait faire PSA pour se donner une chance de réussir dans le haut de gamme, là où se trouvent les marges. Si on reprend ces trois pour et l’on évalue ce qui a été fait depuis l’arrivée de Carlos Tavares, on peut faire le bilan suivant :

  • Point 1 = OK : Créer une marque dédiée au haut de gamme (arrêter d’utiliser les marques Peugeot et Citroën)
  • Point 2 = En cours : Séparer complètement cette nouvelle marque de son business actuel (utiliser le modèle que VW ou Toyota ont utilisé pour créer respectivement Audi et Lexus)
  • Point 3 =  Reste à faire : Créer une voiture haut de gamme « super-cool » qui soit exceptionnellement supérieure à celles des concurrents (le cas d’Audi ou de Lexus peut servir d’exemple). Cela permettra à PSA de  de se construire une crédibilité.

Le point 3 ne va pas être le plus facile à mettre surtout il y aura besoin de cash, comme je l’annonçais dans mon post du 7 novembre dernier.  Après il va falloir être patient…

Le seul regret que l’on peut avoir est ce qui semblait si évident n’ait  ne soit fait que maintenant. Pour mémoire j’en parlais déjà il y a 6 ans dans un post daté du 14 août 2008 : La curieuse approche française de “la voix du client” quand il s’agit de voitures haut de gamme . J’y racontais succinctement l’expérience de Toyota avec la  Lexus.

Pourquoi Apple ne peut par rapatrier toute sa production d’iPhones aux US.

Nous sommes dans l’une de ces réunions que le président américain tient avec les CEO de la Silicon Valley. Barack Obama demande à Steve Jobs « Que faudrait-il pour que Apple rapatrie sa production d’iPhones aux US ».  Réponse claire de Steve Jobs : « La production des iPhones ne reviendra pas aux US ». Pourquoi dit-il cela de manière si définitive ? Cet article du New York Times l’explique très bien. Je ne vais pas en faire le résumé car il s’agit d’un article très long. Toutefois, malgré sa longueur, je le conseille vivement  à toute personne du monde industriel. Il est très instructif.

Bien que le surcoût du rapatriement de la production des iPhones aux US soit d’environ 65$, ceci n’est pas le principal blocage. En effet, les marges substantielles d’Apple peuvent encore lui permettre ce luxe. Selon l’article du NYT, les points bloquants seraient ailleurs. En voici, pêle-mêle, quelques uns :

  • Le manque de flexibilité : l’article raconte l’épisode d’un changement tardif sur un nouvel iPhone qui a entrainé un retard dans l’arrivée des écrans. Dans le récit, Foxconn (le fabricant chinois des iPhones)  montre comment il est capable de lancer la production en très peu de temps : on réveille 8.000 opérateurs qui logent dans les environs, on donne à chacun un biscuit et du thé et voilà l’usine redémarre 30 minutes plus tard et atteint son cadence de croisière de 10.000 iPhones par jour  en moins de 96 heures. Prouesse impossible dans tout autre pays au monde!
  • Toujours dans le domaine de la flexibilité, le journal précise : si Foxconn a besoin de modifier des vis ou de changer quoi que ce soit … Eh bien, le fournisseur se trouve au bout de la rue… Pas loin. Cela souligne l’importance du footprint des fournisseurs.
  • Un autre exemple : celui de la disponibilité des ressources. Le NYT souligne que pour produire les iPhones Apple avait estimé qu’il faudrait 8700 ingénieurs méthodes pour s’occuper des postes de travail des 200.000 opérateurs nécessaires pour produire les iPhones. Selon les dirigeants d’Apple, il aurait fallu au minimum 9 mois pour trouver autant d’ingénieurs méthodes aux US. En Chine cela a pris 15 jours !

Eh bien, voilà quelques exemples qui illustrent bien ce que j’appelle le « Syndrome de Tasmanie ». Même l’industrie US, dont l’amélioration a permis de créer près de 600.000 emplois ces 5 dernières années,  ne peut pas rapatrier tous les emplois partis. En France, où nous continuons à détruire des emplois en quantité dans l’industrie, le challenge est encore d’un autre niveau.