Connaissez-vous le Premier paradoxe de Toyota ?

Il y a quelques années alors que je m’initiais au lean, je suis tombé sur un principe appelé « Premier paradoxe de Toyota ». Je me suis rendu compte que cela n’était autre chose que ce que j’avais, par expérience personnelle, appelé « loi des chaussettes ». Cette loi ou ce « paradoxe » peut s’exprimer de la manière la plus simple suivante : « plus il y a des pièces dans un stock moins vous avez de chances de trouver celle que vous cherchez ». Il se trouve que quelques années plus tôt, alors étudiant, j’en étais arrivé à la même conclusion. Ayant des difficultés à retrouver des chaussettes appariées, mon premier reflexe avait été d’en acheter encore plus, en me disant « plus j’en aurais, plus j’augmenterais mes chances de trouver celles que je cherche ». En réalité, cela n’a fait qu’aggraver les choses. Au final, j’ai décidé de sortir plusieurs paires de chaussettes du circuit et de n’en garder que quelques unes. Du coup, les choses se sont améliorées. Je retrouvais plus facilement celles que je cherchais. En réalité, ce « paradoxe » n’en est un qu’en apparence. En effet, la probabilité de trouver deux chaussettes qui vont ensemble (ou la pièce que l’on recherche) est une fonction  de 1/n, où n est le nombre de chaussettes (ou de pièces) dans l’encours. Il devient alors aisé de comprendre que si n est très grand, cette probabilité tend vers zéro.

Négociations sur les retraites et l’art de la résolution des problèmes

L’introduction de la pénibilité semble être le « buzzword » de la négociation sur les retraites. Toutes les parties, y compris les syndicats, nous expliquent que l’espérance de vie d’un ouvrier étant inférieure à celle d’un cadre –d’environ 7 ans. Il mérite de partir plus tôt en retraite. Cela semble sensé, n’est-ce pas ?  Ce qui me surprend ici est que tout le monde semble prendre la pénibilité au travail comme une fatalité ou une loi de la physique naturelle comme la force de gravité. Personne ne semble s’attaquer aux causes racines du problème. Un simple « 5 pourquoi » aurait permis de creuser un peu le problème. En effet on peut comprendre que pour ceux qui sont à la fin de leur carrière, il soit trop tard pour parler de causes racines. Simplement, il me semble important de d’avoir un plan d’amélioration continue pour réduire ce gap entre l’espérance de vie d’un cadre et celui d’un ouvrier. Cela doit être notre challenge. Les choses ne sont pas simples mais les personnes qui y travaillent ont des pistes. L’ergonomie au poste me semble être un point important sur lequel des progrès (actions importantes) sont nécessaires surtout avec une population européenne de plus en plus vieillissante. Je pense aux solutions très simple et très peu couteuses telles que des équipements simples d’aide à la manipulation des pièces ou tout simplement la rotation au postes de travail qui permet à l’opérateur de solliciter des muscles différents.  Même économiquement, cela fait sens tant au niveau des entreprises que du financement des retraites. Le challenge des partenaires de la discussion sur la retraite devrait être par exemple de « réduire de 7 ans à 2 ans l’écart d’espérance de vie entre les ouvrier et le cadre en 2025 ». Tout le monde y serait gagnant car la véritable « injustice » ici est que l’ouvrier vit moins longtemps que le cadre